Le Premier ministre français François Bayrou estime que des dizaines de personnes sont mortes lorsque le cyclone Chido a frappé la province française de Mayotte dans l’océan Indien le 14 décembre, et non des milliers comme certains le craignaient.
Bayrou a déclaré à BFMTV qu’il pensait que « les chiffres inquiétants et parfois terrifiants qui ont été avancés ne se concrétiseront jamais dans la réalité ».
Le bilan confirmé des morts à Mayotte s’élève jusqu’à présent à 35 personnes, mais au lendemain de l’ouragan, le préfet local François-Xavier Beauville craignait que ce nombre soit « certainement plusieurs centaines » et puisse atteindre des milliers.
Le gouverneur a déclaré mardi à la radio France Info que les investigations sur le terrain avancent bien, « ce qui laisse penser que nous confirmerons ce chiffre de 35 ».
Pour défendre ses premières déclarations, Beauviel a insisté : « Je n’ai jamais été alarmiste et je n’ai tout simplement pas pu déterminer le nombre de victimes. »
Les autorités ont déclaré qu’il était difficile de déterminer l’ampleur des décès suite à la catastrophe d’il y a dix jours, en raison de l’inaccessibilité de nombreuses zones de Mayotte et du fait que les victimes ont été enterrées dans les 24 heures selon les traditions islamiques.
Il existe également une incertitude sur la véritable population de Mayotte, un territoire français situé dans l’océan Indien.
Sa population officielle est de 320 000 habitants, mais les autorités estiment qu’entre 100 000 et 200 000 immigrants clandestins pourraient également y vivre.
« Je pense que (le bilan) se comptera en dizaines, pas en milliers », a déclaré lundi soir le Premier ministre sur BFMTV.
L’archipel est l’une des régions les plus pauvres de France, avec une grande partie de ses habitants vivant dans des bidonvilles.
Le typhon Chido a été la pire tempête à avoir frappé la région depuis 90 ans, apportant des vents allant jusqu’à 260 kilomètres par heure (160 mph) et aplatissant les zones où les gens vivaient dans des huttes aux toits métalliques.
La France a organisé lundi une journée de deuil national à la suite de l’ouragan. Le président Emmanuel Macron s’est rendu dans la région la semaine dernière et a été harcelé par des habitants en colère qui réclamaient davantage d’aide dans les zones dévastées.
Certains survivants sont restés pendant une semaine sans eau, sans communication ni électricité.
Beauville a déclaré que les autorités avaient rétabli mardi l’eau à des points clés de la région. « Même si l’approvisionnement en eau reste parfois difficile, nos concitoyens ont de l’eau. »
Il a également déclaré qu’il n’y avait plus de pénurie de carburant et que les voitures pouvaient désormais être remplies.
Le Premier ministre avait déclaré plus tôt que l’hôpital de campagne commencerait à fonctionner mardi matin.
Le cyclone Chido s’est déplacé vers le continent africain après avoir frappé l’île de Mayotte, tuant 120 personnes Au Mozambique Et 13 au Malawi.