Masters d’Augusta: là où même les meilleurs golfeurs ont la chair de poule

Aucun autre tournoi de golf au monde n’allie autant prestige et légende que le Masters d’Augusta. Même les professionnels chevronnés comme Sepp Straka ne peuvent s’empêcher de ressentir l’excitation qui flotte dans l’air. Mais entre les magnolias et les azalées en fleurs, la beauté ne se limite pas à cela.

La route menant à ce paradis golfique donne le ton. Longue d’environ 300 mètres, l’entrée de l’emblématique Augusta National Golf Club est désormais connue sous le nom de Magnolia Lane, du nom des 60 magnolias imposants qui bordent la route de part et d’autre. Un spectacle que même Hollywood n’aurait pas pu mieux mettre en scène. Les arbres forment un tunnel verdoyant qui mène à un rond-point, au centre duquel trône un parterre de fleurs soigneusement taillé en forme de logo du Masters. De là, les visiteurs aperçoivent pour la première fois le club-house blanc étincelant, symbole de tradition et d’excellence.

Cette approche emblématique – qui n’était qu’une simple route de gravier avant son asphalte en 1947 – a immédiatement captivé la légende du golf Bob Jones lors de sa première visite au printemps 1930. L’un des golfeurs amateurs les plus titrés de son époque, Jones s’était retiré de la compétition et rêvait de créer un club privé en Géorgie, son État natal, où il pourrait pratiquer son sport en toute tranquillité, loin des regards indiscrets. Il s’est associé à son ami, le courtier new-yorkais Clifford Roberts, et ensemble, ils ont rendu visite à la famille Berckman à Augusta, propriétaire d’une ferme sur le terrain actuel du club. Se remémorant cette visite, Jones est cité sur le site officiel du Masters, décrivant l’allée comme « magnifique », les bâtiments comme « charmants » et le paysage luxuriant comme « enchanteur ».

Un espace sacré pour les pros du golf

Aujourd’hui encore, le même émerveillement saisit les meilleurs golfeurs du monde lorsqu’ils sont invités à jouer à Augusta. Pour beaucoup, c’est un rêve devenu réalité, et ils n’hésitent pas à décrire la sensation ressentie en descendant Magnolia Lane. Lorsque Golfweek a demandé aux joueurs de résumer cette expérience en un seul mot, ils ont répondu par des phrases comme « chair de poule », « magique » et « inoubliable ».

Gary Player, légende du golf sud-africain, détenteur du record avec 52 participations au Masters et trois victoires, a choisi le mot « gratitude ». Aujourd’hui âgé de 89 ans, Player participe cette année à sa 67e participation au tournoi. Autrefois, il parcourait Magnolia Lane à pied juste pour s’imprégner de l’atmosphère. Au bout du chemin, il s’agenouillait même et embrassait le sol, tel un pape arrivant à une destination sacrée. « C’est un autre monde derrière ces portes », a-t-il dit un jour. « Une fois à l’intérieur, tout le reste s’efface. »

De son entrée pittoresque à ses fairways sacrés, le Masters d’Augusta continue de susciter une profonde émotion et un profond respect. Ce n’est pas seulement un tournoi de golf, c’est un pèlerinage pour les joueurs et les fans, enveloppé de tradition, de beauté et d’un sentiment indéniable de quelque chose de plus grand.

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